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Roger-Edgar GILLET
Guignol's band
exposition du 4 juin au 5 novembre 2023
L'exposition
Une amitié se crée entre Gillet et Rebeyrolle dans les années 60, facilitée par la complicité régnant entre Thérèse Laisné et Papou Tellikdjian, leurs compagnes respectives. À La Havane, ils partagent en 1967 une expérience forte, marquée par la création d’un grand mural réalisé avec 98 autres artistes du Salon de mai, dans une ambiance festive.
Aujourd’hui l’invitation de l’Espace Paul Rebeyrolle scelle la passion commune d’une peinture puissante, engagée pour Rebeyrolle, ironique et empreinte de dérision pour Gillet.
Guignol’s band présente 28 œuvres, peintes entre 1951 et 1997 et rarement exposées, dont Un Tas de gens (1966), tableau important prêté par le Musée d’Art moderne de Paris.
Marion Gillet-Guigon et Guigon, commissaires de l’exposition
Extraits du catalogue
[…] Gillet ne s’enferme pas dans le passé, il regarde le monde, en dit la vanité et le tragique, surtout il ne donne aucune leçon. “Mes titres sont des modes de non–emploi »
Il se pense illégitime pour nommer explicitement ses tableaux. Ainsi Un Tas de gens est pourtant une évocation des déportations de la seconde guerre mondiale, et les 10 grands formats réalisés pour la commémoration du bicentenaire de la Révolution française s’intitulent sobrement La Marche des oubliés, conséquence de toutes les guerres. Dans cette série de 1988/1989, Siège d’une ville nous renvoie aux grandes migrations contemporaines.
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Pour Gillet, la vie est un théâtre où jouent juges, bigotes, officiels décorés, mais aussi comédiens, danseurs ou musiciens. Ces derniers prennent des risques en montant sur scène, il comprend leur fragilité.
[…]
Le monde que Gillet regarde est absurde et il l’observe avec dérision et humour. […] Ce besoin de rire de tout, parfois avec cynisme, on le retrouve dans ses scènes de carnavals aux personnages dotés de masques grotesques (Les Binches), ou dans l’évocation du livre de Céline Guignol’s band, où la foule burlesque des bas-fonds de Londres surgit en fracs et chapeaux claques, et dont Gillet « tyrannise » les portraits.
Lydia Harambourg
La Gazette de l'Hôtel Drouot N° 21, mai 2002
[…]
La peinture de Gillet outrepasse les clivages abstraction-figuration. Elle puise dans le monde originel ses premières images, troubles mais déjà vivantes. Une beauté se dégage de cette vision de l’homme et de ce qui l’entoure. Le bestiaire humain de Gillet, dans le droit héritage de Goya, nous renvoie à ces « oubliés » qui habitent notre subconscient. Cette peinture atemporelle a de la grandeur.