Le Voleur

Le Voleur

Série "Le Sac de Madame Tellikdjian"

1983
Peinture sur toile
270 x 250 cm

Comment ne pas être bouleversé par cette série qui nous confronte à l’inacceptable ? Même si, dans certaines toiles, des personnages, d’autant plus anonymes qu’ils sont nus, apparaissent, l’objet principal reste ce petit sac de voyage éculé, patiné, abîmé, mais tellement précieux, car il porte en lui le passé et les maigres ressources de l’émigré, de l’exclu, de l’exilé. L’homme emmène toujours l’essentiel dans son sac.
Il croit avoir touché le fond de l’égoïsme et de la misère, mais non. Ce « sans domicile fixe » est agressé par un voleur qui tente de lui dérober non pas l’existence, mais ce sac qui contient toute sa vie.

Intégrité et intégration sont mises à mal. Tout est dit. Et pourtant, au bout du compte, ce n’est pas une morale que l’on retient, Rebeyrolle n’est pas un polémiste. C’est sa peinture, avec sa charge émotive, qui me donne les larmes aux yeux. Francis Marmande a vu juste : « Là où tout échoue dans l’académisme ou dans la pacotille philosophique, Rebeyrolle résiste ».


Jacques Kerchache
Extrait de « Parcours libre dans l’Espace Paul Rebeyrolle »
« Paul Rebeyrolle » éd. Espace Paul Rebeyrolle, 1995 et 2000


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