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Pourquoi pas ?
Si la vie d’un peintre consiste à gravir sans cesse des talus escarpés, pour s’approcher des hauteurs de la peinture, c’est qu’il doit considérer celle-ci comme un art gigantesque, capable de tout dire et de tout exprimer pourvu qu’on ne lui impose aucune notion réductrice. Il se peut parfois que sur ce parcours se greffent quelques aventures… Or, l’Espace Paul Rebeyrolle à Eymoutiers en est une pour moi.
Quand le Maire, Daniel Perducat, avec l’appui de son conseil et de quelques vrais amis, est venu me demander de faire quelque chose ici, ma première réponse a été Non !
Par la suite, j’ai vu qu’Eymoutiers où je suis né comptait beaucoup pour moi, une sorte de « relation » forte – Que j’aimais le Limousin en général, et aussi beaucoup le caractère un peu « spécial » de ses habitants.
J’ai donc fini par accepter cette « Aventure », commencée il y a dix ans maintenant.
Paul Rebeyrolle (janvier 2005)
Catalogue « Plongeons dans la peinture », éd. Espace Paul Rebeyrolle, 2005
Le projet de la création d’un Espace Paul Rebeyrolle a été initié dès 1990 par Daniel Perducat, Maire d’Eymoutiers, accompagné dans cette forte volonté par le conseil municipal, et par « quelques vrais amis » réunis en une association constituée autour de cet objectif.
« Un groupe de gens décidés qui ont eu envie de mener à bien cette idée et s’en sont donnés les moyens »*
L’Espace Paul Rebeyrolle, réalisé par l’architecte Olivier Chaslin, a été inauguré sous un soleil éclatant le 24 juin 1995. La Ville d’Eymoutiers, les Collectivités Territoriales et l’État, avec le soutien de l’Europe ont su, par leur engagement tant financier que politique, en permettre l’édification.
* Propos de Paul Rebeyrolle recueillis par Henri-François Debailleux, Libération du 10 août 1994 « Rebeyrolle en pleine figure ».
Robert Savy, Président de la Région Limousin et Daniel Perducat, Maire d'Eymoutiers - © Michel Nguyen
« Le bâtiment construit pour l’Espace Paul Rebeyrolle a l’exquise courtoisie de s’effacer devant les tableaux et les sculptures. Les proportions sont justes, de sorte que, sans que l’on sache expliquer pourquoi, les petites peintures s’y trouvent autant à leur aise que les plus vastes. Les unes ne semblent pas abandonnées et les autres pas opprimées. C’est assez rare, la capacité d’adaptation poussée à ce point. »
Philippe Dagen, Le Monde du 28 août 2000
Olivier Chaslin, Architecte
C’est Rebeyrolle lui-même qui m’a sollicité, vers 1990, pour réaliser ce musée. Nous avons eu, dans son atelier ou dans le mien, entourés de peintures ou autour de maquettes, ou bien encore à table, partageant bons plats et bonnes bouteilles, de nombreuses conversations d’une nature qui n’aurait pu être traduite, par exemple, dans le programme d’un concours d’architecture.
Ces conversations portaient sur l’esprit du projet, sur les rapports que l’espace – par ses parois, par sa lumière – entretiendrait avec la peinture, sur la nature des parcours et sur l’image brute et sans clinquant, sans particulière séduction, que devrait offrir le bâtiment.
Il me transmit également l’idée suivante : ce devait être un lieu de résistance culturelle, un bastion.
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Le bastion n’est pas soumis au territoire qui l’environne, il l’annexe. Dans cet ancien site industriel, en lisière d’une très belle ville, nous ne voulions évoquer ni l’industrie, ni l’architecture vernaculaire. Le bâtiment n’adopte donc aucun signe contextuel. C’est par son implantation, par son ancrage, qu’il s’intègre à cette région granitique.
Le bastion, c’est aussi un point fixe, le témoin d’une permanence. Nous en avons tiré le désir d’un bâtiment contemporain, bien sûr, mais indatable, et qui apparaîtrait dès son ouverture comme étant là depuis longtemps. Ni neuf ni vieux : présent.
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Nous avons voulu, avec Paul Rebeyrolle, une lumière naturelle abondante.
Nous avons considéré que la lumière électrique, qui transforme les couleurs ou du moins la perception des couleurs, ne devait être utilisée qu’en dernier recours.
Nous avons décidé d’exploiter la dramaturgie offerte par la lumière naturelle, ordonnée par ses cycles, par ses variations d’intensité et de tonalité, et par sa capacité à transformer les espaces selon la course du soleil nous voulions une lumière vivante.
La lumière naturelle établit pour l’œuvre, l’espace et le visiteur, un rapport de proximité et d’intimité.
Elle instaure un monde serein, particulièrement nécessaire à l’œuvre, violente et vitale, de Rebeyrolle.
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Les salles d’exposition permanente sont organisées en un parcours en boucle, autour d’une salle centrale qui peut être affectée soit à des expositions temporaires, soit à la présentation de tableaux disponibles en réserves.
Les parois de cette salle, implantées selon une figure d’hélice dynamique, disposent d’une hauteur de 7,20 mètres et permettent, par leur dispositif d’éclairage naturel spécifique, l’accrochage de tableaux de très grand format, alors que la hauteur moyenne des salles est de 4,80 mètres.
Le hall présente le monumental Planchemouton (4,20 m x 14,34 m) et regroupe diverses fonctions : accueil, auditorium, bureaux et sanitaires, mezzanine.
Philippe Dagen l’écrivait dans Le Monde à l’occasion de la FIAC 1999, « Rebeyrolle est l’artiste qui cogne le plus fort ».
C’est pour héberger cette œuvre que nous avons réalisé le musée aujourd’hui construit.
Olivier Chaslin, Architecte
L’Association a été déclarée à la préfecture de la Haute-Vienne le 13 mars 1992, avec pour objet de “promouvoir à Eymoutiers, la création d’un Espace Paul Rebeyrolle, destiné à recevoir des œuvres et à présenter des expositions de Paul Rebeyrolle et également des œuvres de peintres contemporains, de façon permanente ou par des expositions.”
Pour le fonctionnement et les projets artistiques de l’Espace Paul Rebeyrolle, l’association perçoit des subventions du Conseil Régional, du Conseil Départemental de la Haute-Vienne et de la DRAC.
De plus, la municipalité d’Eymoutiers prend en charge les frais afférents aux locaux.
Cette association, formée de proches, amis et experts, est gestionnaire de l’Espace et le nombre de membres est limité par ses statuts.
Les séries dans l’œuvre de Paul Rebeyrolle
– 1965‑67 : Les Instruments du peintre
– 1967‑68 : Guérilleros
– 1969‑71 : Coexistences
– 1971‑73 : Nus*
– 1971 : Sangliers*
– 1972 : Les Prisonniers
– 1973‑75 : Faillite de la science bourgeoise
– 1975‑77 : Natures mortes et pouvoir
– 1978 : Grands paysages
– 1979‑82 : Les Évasions manquées
– 1983 : Le Sac de Madame Tellikdjian
– 1984‑85 : On dit qu’ils ont la rage
– 1986 : Germinal
– 1987 : Au Royaume des aveugles
– 1989 : Grandes têtes
– 1990-91 : Les Panthéons
– 1992-94 : Splendeur de la vérité
– 1994 : À propos de Courbet
– 1997-98 : Bacchus
– 1997-99 : Le Monétarisme
– 2000 : Madagascar
– 2000 : Arbres*
– 2001-2003 : Clones
– 2004 : Implosions
– 2005 : Néants
*Série sans titre
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